Son père le traite avec une extrême dureté et le fait plusieurs fois enfermer au fort de Vincennes, et finalement exiler au château de Joux, dans le Jura, d’où il s’enfuit en Hollande avec Sophie de Ruffey, épouse du marquis de Monnier, le président de la cour des comptes de Dole. Mirabeau est condamné à mort par contumace, puis extradé et emprisonné au donjon de Vincennes de 1777 à 1780.
Pendant cette détention, il écrit notamment un Essai sur les lettres de cachet et sur les prisons d’État (1780). Dès sa sortie de prison, il entreprend des voyages un peu partout en Europe, à l’occasion pour des missions d’espionnage. Il est chargé d’une mission diplomatique à la cour de Berlin mais ses écrits sur le roi de Prusse Frédéric II provoquent un nouveau scandale.
En 1789, il est élu aux États généraux par le Tiers Etat d’Aix-en-Provence. Oui vous l’avez bien lu, Mirabeau un noble est élu par les représentants du peuple. Bien que pas très beau, marqué par la petite vérole, Mirabeau doté d’une voix de stentor se montre un très grand orateur : il est populaire dans la France entière. Quand a la noblesse, elle a de bonnes raisons de ne pas avoir voté pour lui, tout semblait indiquer que cet homme , bien que noble était du côté du peuple.
Le 17 juin 1789, Mirabeau va aider l’abbé Emmanuel Sieyès à transformer les États généraux en Assemblée nationale. Le 23 juin 1789 Mirabeau va prendre à parti le marquis de Dreux-Brézé, officier venu porter l’ordre du roi de dissoudre l’Assemblée constituante :
« Allez dire à ceux qui vous envoient que nous sommes ici par la volonté du peuple et que nous n’en sortirons que par la force des baïonnettes ».
Par cette phrase Mirabeau va entrer dans l’Histoire d’une façon fracassante !
Membre d’une loge maçonnique, il défend les droits de liberté de la presse avec la publication de son Courrier de Provence, participa à la rédaction de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen et soutint la réquisition des biens du clergé.
Partisan d’une monarchie constitutionnelle, il essaye de concilier ses théories avec les principes révolutionnaires, en défendant le droit de veto absolu en faveur du pouvoir royal, allant ainsi à l’encontre du mouvement général de l’Assemblée nationale qui décide un veto suspensif.
Il essaye d’accéder au ministère le 7 novembre 1789, une partie de l’Assemblée vote contre lui, une loi interdisant aux députés d’être ministres. Qu’a cela ne tienne, il intrigue auprès de Louis XVI afin de devenir son conseiller. Dès mai 1790 c’est fait, mais il ne sera guère écouté. Malgré ce double jeu et quelques animosités parmi les députés, Mirabeau est élu président de l’Assemblée nationale le 30 janvier 1791.
Il ne profite pas longtemps de cette présidence, il meurt le 2 avril 1791. Son décès est ressenti comme un deuil national.